Histoire de la Martinique : quelques points importants


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Comment ne pas s’intéresser à l’histoire de cette île métissée si généreuse ? En visitant la Martinique lors de vos prochaines vacances, vous tomberez forcément sur des lieux remplis d’histoire.

De la culture précolombienne à nos jours, l’histoire de la Martinique est riche et très dense.

Qui sont les premiers esclaves de l’île aux fleurs ? Quelles sont les origines de la colonisation et pourquoi la Martinique appartient-elle à la France ?

Installez-vous confortablement, on vous raconte tout !

Quelques dates importantes dans l’histoire de la Martinique

Les premiers habitants de la Martinique sont les Arawaks originaires d’Amérique du Sud, ils apparaissent en l’an 130 apr. J.-C.

Ils seront décimés en 295 apr. J.-C. à cause de l’éruption de la Montagne Pelée. En 400 apr. J.-C., les Arawaks reviennent et repeuplent la Martinique.

C’est en l’an 600 apr. J.-C., qu’une autre civilisation, les Caraïbes, originaires d’Amérique du Sud, exterminent les Arawaks et s’installent sur l’île de la Martinique pendant plusieurs siècles.

Les Arawaks comme les Indiens Caraïbes étaient originaires du bassin de l’Orénoque (actuel Venezuela).

La Martinique sera appelée par différents noms, comme Madinia «l’île aux fleurs » ou bien Jouanacaera « l’île aux iguanes ».

Histoire de la Martinique entre 1502 et 1946

Christophe Colomb débarque sur l’île de la Martinique le 15 juin 1502, le jour de la Saint-Martin sur le site de ce qui est aujourd’hui la Commune du Carbet.

Les Français prendront réellement possession de la Martinique le 15 septembre 1635 lors du débarquement de Pierre Belain d’Esnambuc en décimant la majeure partie de la population autochtone.

Sous la protection de Richelieu et au nom de la Compagnie des Isles d’Amérique débutera la colonisation française.

À la suite de l’installation de cette première colonie de Martinique, les premiers sites français sont alors construits. Il s’agit du Fort Saint Pierre et de la ville de Fort-Royal qui deviendra ensuite Fort-de-France.

Des périodes d’ententes et d’autres beaucoup plus sanglantes se déroulent alors entre les colons français et Caraïbes.

Puis, à la fin du XVIIe siècle, les Caraïbes quittent la Martinique, laissant comme souvenir des noms de communes en l’honneur de leurs chefs, comme Case-Pilote ou Rivière-Pilote.

Les colons développent la culture de l’indigo, du café et de la canne à sucre. Face au manque de main-d’œuvre et pour fructifier le commerce du sucre, la Martinique commence les premiers trafics d’esclaves.

Cette culture étant difficile et très physique, il faut régulièrement remplacer les esclaves par de nouvelles recrues. C’est pour cela, qu’en 1680, le nombre d’esclaves explose en Martinique.

À la veille de la Révolution française, en 1788, une tentative d’abolition de l’esclavage échoue. La Martinique sera alors conquise par les Anglais en 1794 qui empêcheront encore l’abolition de l’esclavage.

À la suite du Traité d’Amiens, la Martinique sera récupérée par la France et l’esclavage y sera maintenu par Napoléon.

L’abolition de l’esclavage sera officielle le 27 mai 1848 après une révolte d’esclaves. Quelques semaines plus tard, François Perrinon apportera les décrets de l'abolition de l'esclavage depuis Paris.

Au début du XXe siècle, de nombreuses grèves auront lieu pour demander une reconnaissance de l’état français envers la Martinique.

Le dimanche 22 juin 1890, un énorme incendie se déclarera à Fort-de-France. Une maison en plein centre-ville prend feu, les flammes s’étendent très vite aux maisons voisines, attisées par une chaleur étouffante et un matériau de construction particulièrement inflammable : le bois.

La plupart des monuments emblématiques de la capitale, comme la bibliothèque Schoelcher et la cathédrale Saint-Louis disparaitront dans l’incendie.

Le 8 mai 1902, 30 000 personnes disparaitront lors de l’éruption de la Montagne Pelée. Rien ne laissait présager une éruption aussi soudaine, forte et dramatique. Une nuée ardente a anéanti toute trace de vie sur plus de 60 km2.

Plusieurs milliers d’Antillais partiront se battre en Europe pendant la Grande Guerre de 1914-1918. Dès 1938, La Martinique réclamera d'être assimilée comme département français.

Après 1946 jusqu’à aujourd’hui

Avec la loi du 19 mars 1946, l’histoire de la Martinique connait un véritable tournant puisque l’île sera officiellement déclarée comme département français d’outre-mer après des débats importants au Parlement.

À l’époque, Aimé Césaire, jeune député-maire, prendra la parole dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale pour déclarer :

« Avant même d’examiner le bien-fondé de ce classement, vous ne pouvez manquer de saluer ce qu’il y a de touchant dans une telle revendication des vieilles colonies. À l’heure où çà et là des doutes sont émis sur la solidarité de ce qu’il est convenu d’appeler l’empire, à l’heure où l’étranger se fait l’écho des rumeurs de dissidence, cette demande d’intégration constitue un hommage rendu à la France, et à son génie, et cet hommage dans l’actuelle conjoncture internationale prend une importance singulière.»

La mise en service de l’aéroport de Fort-de-France sera officielle en 1950. Puis, en 1965, le premier avion gros porteur, un Boeing 707, atterrira sur l'ile de la Martinique. En février 1974, une importante grève agricole se déclare dans le secteur de la banane. La répression policière fera 2 morts.

Aimé Césaire sera élu le premier président du conseil régional en 1983 lorsque la Martinique deviendra une région à part entière.

En 1996, le montant du SMIC des départements d'outre-mer sera aligné sur celui de la France métropolitaine. L'année suivante, l’indépendantiste Alfred Marie-Jeanne est élu député de la Martinique. Il sera élu président du Conseil Régional en 1998, c’est alors une première dans toute l’histoire de la Martinique.

Aimé Césaire meurt le 17 avril 2008, à l’âge de 94 ans. Il aura été député et maire de Fort-de-France pendant 56 ans. Des obsèques nationales lui ont été rendues à Fort-de-France, le 20 avril 2008, en présence du chef de l’État, devant plusieurs milliers de personnes.

En 2010, les Martiniquais adoptent le référendum créant une collectivité unique. La Collectivité territoriale de Martinique s’installe à la place du conseil général et du conseil régional.

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